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La profession juridique et l’action pour le climat

Les changements climatiques constituent un défi collectif. Il faut tenir compte de considérations d’ordre éthique et juridique pour contrer leurs répercussions.

Climate justice protest
iStock

C’est à tout le moins l’idée principale se trouvant au cœur de la justice climatique. Toutefois, selon Meredith James, avocate chez Woodward & Company Lawyers LLP, de Victoria, les professionnels de la justice ne voient pas toujours clairement en quoi leurs responsabilités entretiennent un lien avec le besoin mondial d’agir pour le climat.

« Alors que nous comprenons l’ampleur et la gravité des conséquences actuelles et futures des changements climatiques, les juristes conviennent de plus en plus qu’ils ont un rôle à jouer pour réagir à la crise climatique », croit-elle.

Me James proposera une résolution sur le leadership en matière climatique à l’assemblée générale annuelle de l’ABC qui se tiendra à Ottawa. Reconnaissant la responsabilité de la profession dans l’élaboration de politiques au Canada, la résolution propose que l’ABC examine la justice climatique et les impacts des changements climatiques dans plusieurs de ses mémoires traitant d’une possible réforme du droit. Elle propose d’en faire de même dans l’élaboration de programmes éducatifs et d’encourager les juristes à participer à diverses activités appuyant les efforts de lutte et d’adaptation aux changements climatiques, et à prôner la justice climatique.

La résolution pousserait aussi l’ABC à adopter une définition de ce qu’est la justice climatique. « La définition de justice climatique proposée précise que notre rôle, en tant que juristes, est de garantir des droits de fond et de procédure liés à la jouissance d’un environnement sûr, propre, sain et durable, et de veiller à ce que les mesures dont l’objectif est de réduire les émissions de GES et de s’adapter aux changements climatiques respectent à la fois les droits de la personne et les droits des peuples autochtones », explique Mme James.

Selon elle, la première étape vers l’intégration de la justice climatique dans nos lois et dans nos systèmes juridiques est de comprendre la portée des conséquences climatiques ainsi que les gestes à poser. « Les mesures de lutte contre les changements climatiques visant à limiter le réchauffement à 1,5 °C nécessiteront des transitions rapides et d’envergure en ce qui a trait aux territoires, à l’énergie, à l’industrie, aux bâtiments, au transport et aux villes », explique-t-elle. « Ce type de transition requerra le soutien juridique de nombreux domaines de pratique ainsi que des lois nouvelles ou modifiées qui iront bien au-delà de la législation environnementale traditionnelle. »

« La deuxième étape consistera à faire de la justice climatique une priorité lors de l’élaboration de ces nouveaux outils législatifs et politiques », ajoute-t-elle. « Les changements climatiques représentent un énorme risque et tout un défi, mais aussi une occasion de créer de nouveaux systèmes qui soutiennent la durabilité, les droits de la personne et les droits des peuples autochtones. »

Pour de plus amples renseignements à ce sujet ou pour partager vos points de vue quant à la résolution, veuillez visiter notre forum de discussion.