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Discussion avec un ancien auxiliaire juridique à la Cour suprême

Les auxiliaires juridiques de la Cour suprême du Canada « sont au premier rang » pour voir les plus hauts juges du Canada soupeser des affaires qui influencent la vie des Canadiens et des Canadiennes, explique Owen Rees, un avocat d’Ottawa qui a supervisé le programme d’auxiliaires de la Cour pendant trois ans. Ils travaillent dans un « environnement intellectuel très riche » et ont la satisfaction de contribuer au travail de l’ultime cour d’appel du pays.

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LES CONVIVES

Le mentor: Owen Rees, avocat chez Conway Baxter Wilson à Ottawa, et ancien adjoint exécutif juridique de la juge en chef du Canada, la très honorable Beverley McLachlin.

Bio: De 2012 à 2015, Me Rees a été l’assistant principal de la juge en chef McLachlin. L’une de ses responsabilités était le programme d’auxiliaires juridiques de la Cour suprême du Canada.

La mentorée: Mark Strychar-Bodnar, diplômé de la section de common law de l’Université d’Ottawa, qui a commencé un mandat d’auxiliaire juridique d’un an à la Cour suprême en juillet.

Bio: À l’été 2016, après un stage chez Aird & Berlis à Toronto, Me Strychar-Bodnar est devenu auxiliaire juridique de Rosalie Abella, juge de la Cour suprême.

 

« C’est l’un des meilleurs emplois du milieu juridique », dit Me Rees, lui-même un ancien auxiliaire.

Par une belle journée d’été dans la capitale, Me Rees s’est attablé avec Mark Strychar-Bodnar au Wellington Gastropub, à quelques minutes de l’imposant édifice de la Cour, pour lui parler de ce qui l’attend au cours de la prochaine année.

Trois auxiliaires sont affectés à chacun des neuf juges de la Cour suprême. Pendant un an, ils les aident à se préparer aux audiences et font des recherches pour leurs délibérations.

« Il s’agit d’un environnement intellectuel incomparable, où 27 juristes des plus brillants et talentueux ont la chance de travailler avec des juges sur des questions juridiques actuelles d’importance nationale », précise Me Rees.

Selon lui, comme pour les avocats et leurs clients, la communication entre les auxiliaires et leur juge est la clé du succès.

« Le secret pour être un bon auxiliaire, c’est de bien communiquer avec son juge pour connaître ses besoins », explique Me Rees. Les auxiliaires formulent également des commentaires sur le travail de leur juge.

Me Strychar-Bodnar, qui travaille avec la juge Rosalie Abella, admet qu’il était nerveux, mais impatient de travailler pour une institution aussi importante.

« Certains dossiers sont tout simplement fascinants, dit-il. Chaque affaire est une énigme ou un problème à résoudre. »

Il a particulièrement hâte de voir les plus brillants juristes du Canada à l’œuvre durant les audiences. « Je m’attends à voir certains des meilleurs avocats plaidants au pays débattre des questions de droit avec les juges. »

Selon Me Rees, la relation entre un auxiliaire et son juge ressemble à celle qui unit un avocat et ses clients, avec la différence que les auxiliaires de la Cour suprême ont un seul client : leur juge.

Autre différence: en pratique privée, les avocats tentent d’obtenir la réponse selon les besoins de leurs clients, alors que les juges de la Cour suprême ne cherchent qu’à déterminer ce que dit la loi.

« Un juge ne souhaite qu’une chose : arriver au bon résultat, quel qu’il soit », dit Me Rees.

Mes Rees et Strychar-Bodnar s’entendent pour dire que travailler dans une institution aussi importante force les auxiliaires à donner le meilleur d’eux-mêmes.

« C’est une autre sorte de pression. Dans un cabinet, ce sont les droits, les biens ou la liberté d’une personne qui sont en jeu… À la Cour, nous tranchons des questions et des problèmes qui touchent le pays tout entier », explique Me Strychar-Bodnar.

Les anciens auxiliaires juridiques de la Cour suprême ont en commun la fierté d’avoir contribué au travail de la plus haute instance du Canada, ainsi qu’une amitié indéfectible.

« J’ai rencontré certains de mes meilleurs amis cette année-là », ajoute Me Rees.