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Ouvrir ses horizons

L’aménagement de votre bureau peut influer – positivement – sur votre travail.

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Adieu, bureau de privilégié avec vue; bonjour, bureaux à aire ouverte, où tous profitent du panorama et de la lumière naturelle. Ce nouveau concept gagne en popularité – 70 % des employés de bureaux américains travaillent dans de tels espaces –, mais convient-il aux cabinets d’avocats?

Bill Dowzer, de BVN Donovan Hill, le croit. Cet architecte australien, qui transforme depuis 10 ans les cabinets juridiques de son pays, vient de terminer son premier projet au Canada : le bureau de Québec de McCarthy Tétrault. Il s’attaque maintenant aux bureaux vancouvérois de McCarthy et de Miller Thomson.

D’après lui, une aire ouverte permet de collaborer comme jamais auparavant.

« L’avantage fondamental, c’est l’accélération du transfert de connaissances, la possibilité d’apprendre par osmose. Pas seulement le débutant qui absorbe le savoir d’un collègue expérimenté, mais aussi l’inverse : le vieux de la vieille qui en apprend, par exemple, sur la technologie grâce au jeune. »

Selon ses partisans, l’aire ouverte favorise la créativité, la collaboration et le mentorat, améliore la communication et coûte moins cher en réduisant la superficie louée. Selon ses détracteurs, le bruit et les interruptions nuisent à la productivité (d’après une étude de la faculté d’architecture de l’Université de Sydney, le manque d’intimité serait la principale source de mécontentement de 60 % des travailleurs en aire ouverte).

Critique de longue date de ces espaces, l’auteure Susan Cain soutient qu’ils conviennent surtout aux extrovertis, qui ont besoin de stimulation, et non aux introvertis, qui ont besoin de quiétude. « La solitude est essentielle à la productivité, et doit revenir dans notre milieu de travail », plaide-t-elle dans sa conférence TED de 2012, « Le pouvoir des introvertis ».

Il y a toutefois moyen de concilier aires ouvertes et différentes habitudes de travail : espaces ouverts de discussion, zones de travail de groupe et espaces de travail efficace en solo.

« On peut combler le besoin fondamental d’avoir son intimité et de pouvoir se concentrer par la qualité de l’environnement de travail, c’est-à-dire par une technologie permettant aux gens de choisir l’espace approprié, à l’intérieur et à l’extérieur du bureau, pour s’acquitter d’une tâche », explique M. Dowzer.

Conseils d’aménagement de Bill Dowzer, architecte

1. Faites participer les gens aux prises de décision et à la conception : s’ils prennent part au processus, ils seront plus ouverts au changement.

2. Recensez vos principaux moteurs d’activité; nommez des responsables pour orienter et gérer le projet; établissez des indicateurs de sa réussite.

3. Nouez un partenariat avec vos consultants; choisir son fournisseur sur la simple base du prix ne donne pas nécessairement lieu à la meilleure relation d’équipe.

AVERTISSEMENT

Le Barreau du Haut-Canada rappelle toutefois aux juristes qu’ils doivent en toutes circonstances respecter la déontologie, tout particulièrement en ce qui a trait au secret professionnel. Les renseignements des clients doivent demeurer hors de vue et d’atteinte des gens non autorisés.

Lectures connexes

1. Susan Cain. La force des discrets : Le pouvoir des introvertis dans un monde trop bavard.

2. Ron Friedman. The Best Place to Work: The art and science of creating an extraordinary workplace.